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Périple ICI & LÀ , du cheval-dragon aux chèvres du Lauragais

par Clara et sa bande (Gaëlle, Benoît et Matthieu) – Lyon

Alors voilà, l’idée c’était de partir entre amis pour une semaine au Pays Basque et d’en profiter pour faire une halte sur Toulouse et ses environs. Une petite parenthèse en Haute-Garonne qui mêlerait balades en ville et petites échappées en pleine nature… 

Samedi. À notre réveil (un peu tardif), nous étions unanimes pour nous poser en terrasse dans le quartier des Carmes.
Quoi de mieux pour se connecter à l’esprit d’une ville que de s’installer dans un café et de regarder les gens s’agiter autour de soi…

À la fois tranquille et vibrant, ce quartier incontournable de la ville rose séduit par ses ruelles au charme médiéval, ses belles façades d’un autre temps, ses boutiques ultra tendance et sa place animée. Bref, de quoi satisfaire tous les membres de notre petite bande !

Après un délicieux café pris à la brûlerie des Filatiers (qui propose soit dit en passant une sélection parmi les meilleurs cafés du monde), nous nous sommes engouffrés dans le marché couvert, sur la place des Carmes, à la recherche de bons produits de terroir… Super ambiance ! 

Puis nous sommes partis à la découverte du quartier. Si comme moi vous aimez l’histoire et l’architecture, certains monuments des Carmes méritent vraiment le coup d’oeil, comme Notre Dame de la Dalbade, imposante église d’architecture gothique ou l’Hôtel de Clary avec sa façade en pierre de taille blanche, vraiment inattendue dans une ville où domine la brique rouge. 

Mais nous avons aussi pris beaucoup de plaisir à simplement déambuler dans les ruelles du quartier… toujours curieux de découvrir ce qui se cache derrière les grandes portes des Hôtels particuliers… 

Comme nous commencions à avoir une petit faim, nous avons mis le cap vers la rue des Filatiers et avons fait halte au Bagelstein : une adresse qu’une amie m’avait recommandée… incontournable pour tout adepte du bagel !  

Nous nous sommes laissés tenter par leur petit nouveau japonais : un bagel citron-gingembre et sésame noir, de la cream cheese, un effeuillé de saumon de pousses d’épinards, de la salade de chou à la japonaise, de l’huile de sésame et de la sauce teriyaki. 

Une “tuerie” que nous avons dégustée au soleil, au pied de la fontaine de la place de la Trinité. Un coin très animé…

Matthieu, grand fan de street art, nous a ensuite conduits jusqu’à la fresque géante de Miss Van « La Symphonie des Songes », rue du Pont de Tounis. Originaire de Toulouse, et aujourd’hui installée à Barcelone, Miss Van est l’une des initiatrices du mouvement féminin dans le street art en France. Un gros coup de coeur pour moi qui ne la connaissais pas ! 

Au bout de la rue, la Garonne et ses berges nous tendaient les bras. Nous avons loué des vélos pour poursuivre notre balade. Depuis le Quai de Tounis, nous avons pu admirer le Pont Neuf et ses arches majestueuses. Nous avons continué notre promenade sur le Quai de la Daurade, riche en sites remarquables, comme l’imposante École des Beaux-Arts ou quelques mètres plus loin, la basilique Notre Dame La Daurade qui abrite une Vierge Noire, protectrice de la ville (et des femmes enceintes !), ainsi que des tableaux monumentaux signés par le peintre Joseph Roques, représentant le cycle de la vie de la Vierge Marie. 

Une fois sur la place de la Daurade, nous avons pris le temps d’apprécier le panorama exceptionnel qu’offre le lieu sur la Garonne, l’Hôtel-Dieu, le Dôme de La Grave et le Port Viguerie… Je comprends que les Toulousains aiment venir ici ! 

C’est là que Benoît nous a parlé de la Halle de la Machine où, depuis quelques semaines, se trouvait une imposante créature chimérique à voir absolument : Long-Ma, un cheval-dragon de 11 mètres de haut, fait d’acier, de bois, de verre soufflé, de feuilles d’or, de toile et de crin de cheval.

Après avoir arpenté les rues de Pékin, Ottawa, Nantes et Calais, Long Ma (qui s’avère être une jument dragonne) est venue se nicher à l’intérieur des murs de verre et d’acier de la Halle de la Machine. 

Depuis le 19 février, la créature se réveille chaque jour au milieu d’une scénographie complètement renouvelée. Sa présence dans les lieux s’accompagne d’une grande exposition « l’esprit du Cheval-Dragon », qui retrace les étapes de sa construction et les différents spectacles à travers le monde.

Comme tous les visiteurs, nous avons été impressionnés par le gigantisme de la machine et totalement bluffés par la sensibilité et la précision de ses mouvements. 

Pour les chanceux qui seront à Toulouse les 16 et 17 avril prochains, les équipes de la Cie La Machine et de la Halle de la Machine proposeront un grand spectacle “La Piste des Géants”, un terrain de jeux idéal pour Long Ma et ses colocataires : l’Araignée et Astérion le désormais célèbre Minotaure. Et du 19 avril au 8 mai 2022, Long Ma se transformera en machine de ville pour embarquer des voyageurs : 35 personnes pourront alors voyager, installées dans son temple, six fois par jour… 

Pour finir la journée en beauté, nous sommes revenus dans le centre de Toulouse et nous nous sommes installés en terrasse sur la Place Saint-Pierre, haut lieu de la vie nocturne estudiantine… 

Malgré l’ambiance surchauffée dans les bars de la place et la présence de nos amis Revelois, Pierre et Estelle, qui nous avaient rejoints pour la soirée, nous sommes restés plutôt raisonnables…

Il fallait garder des forces pour notre programme du lendemain !

Place Saint-Pierre

Dimanche. Matthieu, Benoît et moi avions prévu de faire une randonnée à vélo le long du Canal du Midi, de Toulouse à Gardouch, soit environ 38 kilomètres. Idéal pour se ressourcer et déconnecter !

Gaëlle était partie sur Revel pour passer la matinée avec Pierre et Estelle et ils devaient tous les trois nous rejoindre à Villefranche-de-Lauragais, pour la pause déjeuner.

Nous sommes partis à 9h30 de chez Paulette Bike pour avoir le temps d’apprécier le paysage et de nous poser de temps en temps (il faut environ 3 heures – à une vitesse moyenne de 14 km/heure – pour aller de l’écluse du Béarnais à l’écluse de Gardouch).

C’est fou comme les paysages sont changeants au fil de l’eau et au rythme des écluses… et comme ça fait un bien fou de se retrouver en pleine nature !

Nous avons fait halte à l’écluse de Castanet-Tolosan (au bout de 1h15) puis à celle de Mongiscard (24ème kilomètre), avant d’atteindre l’écluse du sanglier, sur la commune d’Ayguesvives

En discutant avec d’autres randonneurs, nous avons appris que le nom de cette écluse, intacte depuis sa réfection au XIIIe siècle, venait d’une anecdote : celle de la prise d’un sanglier de taille énorme par les ouvriers chargés de la construction de l’ouvrage. La maison éclusière date de 1752 et l’écluse est inscrite aux monuments historiques depuis 1998. 

Il nous restait ensuite 9 km 30 pour parvenir à l’écluse de Gardouch qui est une halte parfaite pour se reposer durant une balade à vélo. Nous en avons profité pour découvrir les quais de l’ancien port où sont amarrées des péniches colorées, ainsi qu’un pont du XVIII° et un aqueduc à deux voûtes sur l’Hers datant de 1688.

Nous avons ensuite quitté le canal pour emprunter la D500, en direction de Villfranche-de-Lauragais où nous attendait le reste de la bande. 

Les copains Revelois avaient promis de nous faire découvrir une bonne table du coin : “Le Lauragais”. Personnellement j’ai craqué pour le cassoulet royal, absolument délicieux et tellement bienvenu après tous nos efforts ! Benoît et Matthieu ont préféré tester une autre spécialité locale : le Millas du Lauragais, accompagné de foie gras poêlé et de marmelade ! 

Un super moment de gourmandise et de convivialité comme on les adore…  (Nous sommes lyonnais, je le rappelle !)

Estelle et Pierre, qui connaissent parfaitement le coin, nous ont proposé de partir (en voiture cette fois – même si c’est à 18km seulement) vers Saint-Félix-de-Lauragais, pour une petite balade digestive. 

Saint-Félix est un village médiéval perché sur les hauteurs du Lauragais. Entourée de champs de blé et de tournesols, cette jolie bastide du Pays de Cocagne invite à la découverte de sa collégiale du XIVe siècle, son château, ses maisons anciennes à pans de bois et son superbe panorama sur la Montagne Noire et les Pyrénées. Un très beau spot depuis les remparts avec sa table d’orientation !

Halle Saint-Félix

Depuis 1972, le village accueille chaque année la Fête de la Cocagne durant le week-end de Pâques. Saint Félix revisite son histoire et fait revivre aux visiteurs un village à la façon d’antan : “gentes dames et beaux damoiseaux” défilent dans les rues, population et visiteurs  “ripaillent” pendant trois jours. À noter sur les agendas !

J’ai ainsi découvert que la cocagne est le nom de la coque d’où l’on extrait la teinture bleu pastel. Le pastel est cette plante qui donnait du bleu à toute l’Europe il y a 400 ans, et qui a offert au Lauragais du XVe au XVIe siècle une richesse jamais retrouvée. Les coques, également appelées cocaignes ou cocagnes, sont des boules sèches et dures de feuilles de pastel écrasées. C’est la plante mythique du pays de Laurac, on l’appelle  » l’herbe du Lauragais ». – C’était la petite parenthèse culturelle ! –

Estelle nous a alors parlé d’une ferme traditionnelle du Lauragais, la Ferme de Cabriole, qui invite les visiteurs à découvrir son élevage de chèvres et de vaches laitières. Nous voilà donc partis en direction de la ferme pour assister à la traite (possible à partir de 16h15.). 

Après une petite visite dans la boutique pour acheter quelques produits de la Fromagerie de Cabriole, nous avons repris la route.

Il était temps de retourner sur Toulouse et de profiter tranquillement du reste de la soirée pour débriefer sur ces deux journées bien remplies… avant de poursuivre notre escapade !